Seul face à son bureau et son ordinateur, Joy Means Sick relit une enième fois le message qu’une belle brune lui avait glissé dans la poche quelques heures plus tôt. L’érotisme du mystère avait tôt fait de disparaitre, cela faisait plusieurs jours qu’il n’avait pas eu de nouvelles de Sans Congo et le moyen choisi par ce dernier pour communiquer avec lui l’inquiétait profondément.
Sur son écran, quelques lignes très simples. Son cœur n’était pas à la fête.
Vendredi 29 octobre 2010. Ce jour, Joy Means Sick et Sans Congo ont le regret de vous annoncer la fin du trailer du vendredi. Nécessité fait loi et elle nous ordonne de lever le pied pour ne pas foncer dans le mur de la fatigue. En guise de mesure provisoire, nous fusionnerons l’article et le trailer et redescendons à deux publications minimums hebdomadaires, espérant que l’inertie créée par ces premiers mois d’efforts intenses suffira à maintenir notre cap.
Notre nouveau programme devrait être le suivant :
- Lundi, l’article, notre fond de commerce, la raison de vivre de ce blog
- En milieu de semaine, un espace de liberté : une vidéo de la semaine, un article transversal, un sujet d’actualité, une histoire pour vous aider à vous endormir, bref quelque chose de doux.
En vous souhaitant et bon et long week-end.
Pas vraiment satisfait, il cliqua tout de même sur "publier".
La lettre de Sans Congo à Joy Means Sick
Cher Ami, mes affaires au Myanmar ont pris une tournure imprévue. Je suis récemment entré en contact avec les rebelles du Nord et me suis laissé entrainer dans ce combat perdu d’avance. Une envie de sauver le monde sûrement, un vague relent de romantisme. J’ai dû prendre un coup de soleil, je sais très bien qu’enfoncé dans votre morosité parisienne vous ne me comprendrez pas. Vous savez quelle fut ma réaction après mon entrée au Quai. Ce dégoût de la classe dirigeante, de l’hypocrisie, de l’incompétence. Je refusais de sacrifier mon âme pour la France, ayant devant moi trop d’années d’insouciance que je choisissais de préserver. Hier encore j’ai vu les images de nos députés durant la séance des questions à l’Assemblée. Questions sans fin, récitées sans allant, sans sincérité. Parfois même un sourire en coin, conscients qu’ils sont d’avoir touchés leurs adversaires dans cette bataille navale où seule la nation coule. Pire, les réponses des ministres. La question du logement, on botte en touche, huit en arrière, on tire a posteriori sur l’adversaire. Répondre, toujours, réagir, occuper le terrain. Ah il y aurait eu tant à faire, tant de têtes à couper. Un travail de titans et nous qui ne sommes que des hommes.
Aujourd’hui j’ai trouvé un combat à ma mesure, une cause juste, des moyens limités mais humains. Surtout un avenir pour lequel combattre, l’immédiateté du mieux en cas de succès. J’ai revêtu le masque de Lorenzo de Medicis et navigue entre l’oppressé et la répression. Je prends de gros risques en vous écrivant cette lettre que je confierai à une amie de Médecins sans Frontières qui rentre en France demain, mais je me devais de vous informer qu’il me désormais impossible notre rythme de trois publications par semaine. Aussi je vous laisse prendre la barre de notre cher navire pour le manœuvrer du mieux que vous le pouvez durant les prochains jours.
Quoiqu’il en soit nous nous verrons bientôt au festival du film coréen, mon billet retour est déjà réservé.
Avec toute la confiance que vous méritez, amicalement
Sans Congo.
PLAYLIST
The End, The Doors sur des images de F.F.Coppola. Apocalypse Now... Francis, dans ses délires mégalo, aurait souhaité que le film ne soit projeté que dans une seule salle, en plein centre des Etats-Unis, pendant 10 ans. En même temps, si y a bien un film qui aurait pu se le permettre...
The Whistest Boy Alive - Courage : entrainant, loundge, électro, tout ce qu'il faut pour passer l'hiver au chaud.
Chinese Man - More
BoB, Airplanes, let’s pretend Sans Congo had never gone this way…