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Petits traités sur le cinéma coréen par Sans Congo et Joy Means Sick. Blog critique cinéma asiatique

Far Away, les soldats de l’espoir – Projo’ presse en DTV (par I.D.)

Far away, les Soldats de l'Espoir, Kang Je-gyu, 2011

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Cette année KBP ouvre ses portes à de jeunes talents en quête de swag, de cocaine et de reconnaissance sociale. Vous pouvez tous tenter votre chance, le premier à se lancer c'est I.D. aussi connu sous le nom d'Illitch Dillinger. Alors dis nous I.D., ils sont où tes parents?". Il s'avance, timide, sous les feux des projecteurs. Il envisage l'assemblée puis, d'un haussement de sourcils plein de sex-appeal : "Ma mère est dans le couloir de la mort dans l'Alabama et mon père travaille au Moulin Rouge en tant qu'assistant chorégraphe". Dans la salle deux adolescentes s'évanouirent.

 

 

Mardi 17 juillet 2012, mail de David T., 08h45 :

 

Mec ! Ça va ? Moi bof. Hier, j’ai encore passé une séance daubesque au cinéma. J’étais assis au sixième rang, décalé sur la gauche avec deux choucroutes, genre les membres d’Union J, mon nouveau groupe préféré. Bah ouais comme de par hasard, il y avait du monde dans le multiplexe parisien le plus fréquenté d’Europe en nombre d’entrées. En plus, il y avait une queue pas possible devant les toilettes. Tu me connais. J’ai besoin de faire mes besoins avant une projection. Du coup, j’ai loupé une minute cinquante-trois du début du film. Comme tu t’en doutes, c’était foutu pour pouvoir m’immerger correctement. En plus, y avait un mec à côté de moi qui respirait fort comme toi. Une autre qui n’arrêtait pas d’éternuer. Et une autre encore qui donnait des coups de pieds dans mon siège. J’avais beau me retourner et grommeler mais rien n’à faire. Salope. Elle était avec une bande d’ado à la Justin Bieber, mon ancien chanteur préféré, remplacé depuis par les Union J. Ca parlait et grignotait des pop-corn tout en consultant leur smartphone, branché sur Sens Critique/Allociné à tweeter des avis/tweetos à la EastAz, époque FFCF 2011. Tu te souviens ? Quelle bande de blaireaux ! En bref, l’horreur. Tiens, un type m’a dit en sortant du cinéma que je ressemblais au mec de Bref. J’ai pas pigé. Bref. Sinon, j’harcèle depuis des jours et des nuits Benjamin Gaessler de Wild Side, tu sais l’éditeur. Sache qu’il y a une projection presse ce soir du dernier Kang Je-gyu qui sortira en « direct to video ». Si t’en es, je vire ma moitié et je la remplace par toi parce que j’ai deux places ! Et que je préfère aller le voir avec toi qu’elle. Normal on est des hommes et c’est un film de bonhommes. Un film de guerre, grandiose. J’ai hâte. Sera-t-il dans mon top de l’année ? Je l’espère parce que niveau cinéma coréen en France, c’est pauvre.  

 

PS : Si tu vois ces enfoirés de Kim Bong Park, dis-leur qu’ils me doivent toujours un Twix ! 

 

 

Mardi 17 juillet 2012, mail de réponse à David T., 10h37 :


Yo ! Cool d’avoir de tes news ma couille. C’est gentil de penser à moi, il est vrai que je suis quelqu’un d’assez exceptionnel. Sinon, ici les jours se suivent et se ressemblent. Sans ça, j’ai peur d’être devenu un « South Korea Hater », tu sais. Plus rien ne m’étonne, plus rien ne me fais bander. Pour moi, le twist des cahiers des charges et Gianna Jun sont périmés. Plus rien ne me fait kiffer, plus rien ne me fait marrer. La jolie photo de leur dirlo et Ha Ji-won m’ont lassé. Je veux changer d’air, changer d’atmosphère. Un film de guerre ? Rien de tel pour se changer les idées. J’ai hâte de te voir. J’en pousse la chansonnette : 1, 2, 3 tu m’emmènes avec toi. 4, 5, 6 cueillir du vice. 7, 8, 9 à la place de ta meuf. Ah oui en fait, abusé ta séance de cinoche à la con. Je vomis les gens. Un jour, je poserai une bombe dans une salle de cinéma pour leur faire payer à tous, un peu comme ce film de Tsui Hark dont le blaze m’échappe. Il était franchement super bien. En tout cas en ce moment, je flirt avec le meurtre, je flirt avec mon suicide cinématographique. J’espère en prendre plein la gueule avec le nouveau Kang Je-gyu. A très vite… 


PS : Je vais voir ce que je peux faire pour ton Twix mais tu connais les KBP... tu te souviens lorsqu’on voulait les défoncer au FFCF 2010 ? J’avais un marteau Dexter dans mon sac à dos. T’avais une matraque télescopique dans ta sacoche. Le bon vieux temps. 

 

 

Mardi 17 juillet 2012, sms de réponse de David T. à ma réponse par mail, 13h03 :

 

J’aime bien lorsque tu rappes. Je regrette que tu n’aies pas percé. PS : Ouais, je m’en souviens du FFCF 2010 et des Kim Bong Park qui m’avait sali. Ils ont eu de la chance qu’on ne les ait pas trouvés au milieu du peu de personnes présentes à l’époque. Je me demande d’ailleurs quel sera le cinéaste à l’honneur cette année pour la 7ème édition.

 

 

Mardi 17 juillet 2012, sms de réponse à David T., 18h42 :

 

J’suis dans le métro. Sache qu’Illitch Dillinger ne joue plus au fraudeur. J’achète mes tickets, dis-leur aux contrôleurs. J’écoute le son des Super Junior là, « Sorry, Sorry ». Le rap, je veux plus en parler. Il est mort pour moi. PS : Heureusement qu’au FFCF 2011, Sans Congo s’est jeté à tes pieds pour se faire pardonner. Sans ça, ouais hâte d’être au FFCP 2012, vu que ça change de blaze. 

 

 

Mardi 17 juillet 2012, nouveau sms à David T., 19h06 :

 

J’suis arrivé. T’es où ?

 

 

Mardi 17 juillet 2012, sms de réponse de David T. à mon nouveau sms, 19h08 :

 

Dans ton cul ! 

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Mercredi 18 juillet 2012, mail à Sans Congo, copie Joy Means Sick, 09h29 :

 

Salut les mecs ! 

Hier, j’ai été voir le nouveau film de Kang Je-gyu avec David T. Vous savez le mec à qui vous devez un Twix ? D’ailleurs, il m’a fait une révélation les mecs ! Truc de ouf ! Dong-suk, le directeur du FFCP. Bah il l’a contacté pour lui demander de participer à la rencontre avec le cinéaste qui sera mis à l’honneur cette année ! Il va poser des questions ce con ! Par contre, il ne sait pas encore qui sera le bonhomme ou la bonne femme. J’espère qu’il ou elle sera cool en tout cas. Ce serait bien un réal’ avec un peu de poésie… Où j’en étais ? Ouais ! On est donc allés voir le nouveau Kang Je-gyu. Vous savez l’un de ses nombreux cinéastes sud-coréens qui rêvent du grand Hollywood. Je suis sérieux les mecs. Il n’y a qu’à voir chacune de ses réalisations pour voir la façon dont elles suintent le film à l’américaine. Ce n’est d’ailleurs pas pour rien qu’on rapproche souvent la cinématographie du Pays du matin calme au Pays du Grand Capital.  Ce n’est pas à vous que je vais apprendre ça, hein ? Pensez à Shiri, Frères de Sang et maintenant My Way, son dernier. Enfin, Far Away, les soldats de l’espoir à la sauce Wild Side qui joue encore du retitrage. C’est franchement une manie chez eux mais ils sont cool. Passons. Far Away, les soldats de l’espoir donc qui ne lui ouvrira sans doute pas encore les portes hollywoodiennes à l’image d’un Kim Jee-woon, Bong Joon-ho et Park Chan-wook, yeah, yo, ça vous connaissez mes salauds ! D’autant plus que le film fut un bide, localement parlant j’entends. Un peu plus de 2 millions d’entrées, la loose. C’est peu de chose lorsqu’on sait que son film précédent fut l’un des gros succès du box-office coréen et celui d’avant encore. En fait là, je me marre en y pensant. Ouais, je sais. Je me nourris du malheur des autres (un jour, je vous raconterai comment David T. a failli crever après une séance à la Cinémathèque, C’était pour cette daube de Bedevilled, j’ai bien tripé. Ouais Bedevilled c’est de la merde et alors ?). (ndlr : les avis divergent : Joy Means Sick a-d-o-r-e ce film (LIEN ICI) et les commentaires d'Epikt sur l'article d'I.D. à l'époque méritent le coup d'oeil (LIEN ICI)).

 

 

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J’en reviens au réal’. Avant de voir (et donc savoir) que son film serait un échec, malin qu’il est, rêvant encore et toujours du grand Hollywood, Kang Je-gyu tente le coup de bluff ! Imaginez le délire. Un nouveau film de guerre qui s’inspirera d’une histoire vraie. Une histoire qui fit grand bruit en Corée du Sud à ce qui parait. Il table donc sur une histoire connue, l’histoire d’une photographie d’un homme qui fut à la fois soldat japonais, soviétique et allemand. Ça ne vous fait pas kiffer la true story de dingue qui te rend dingue, dingue, dingue ?! Cette fois-ci, on oublie la guerre de Corée et son histoire de frère séparé par les évènements et on tape dans la Seconde Guerre Mondiale. Mais attention ! Ici pas de famille déchirée, quoique un peu tout de même. Il faut bien faire pleurer les spectateurs avec les envolées violonistes et tout et tout. Dans la superproduction My Way, enfin Far Away, les soldats de l’espoir d’après Wild Side (ouais je sais, je suis lourd), on y parle bien de deux hommes mais pas de deux frères. Non, ce serait un bis repetita commercialement flagrant. On y voit alors deux rivaux, l’un japonais, l’autre coréen. Une dualité explosive qui après avoir pris place sur la piste marathonienne se poursuit sur le champ de bataille (ouais les mecs s’étaient des supers athlètes de taré qui allaient gagner trop de médaille Olympique sauf que les évènements, voilà quoi…). De vous à moi, il y a moyen que vous ayez la chair de poule à un moment donné ou deux. Mettez-moi Andrea Bocelli pour la musique d’ambiance ! Parce que c’est LA musique d’ambiance du film ! 

 

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Car s’il est bien une œuvre emblématique, c’est Far Away, les soldats de l’espoir (j’ai arrêté d’être lourd en ne citant que le retitrage Wild Side). Minute. Vous savez ce qui est pas mal lors de ces projections presse ? Ce sont les dépliants, la pub autour de cet évènement. J’ai découvert tout un tas d’infos plus incroyable les unes que les autres. A quoi bon chercher sur Google si tout est là ?! Pourquoi Far Away, les soldats de l’espoir est un film si emblématique ? Une minute, je vais vous le dire, juste le temps d’attraper ce fin livret édité par notre société de production et de distribution préférée qui trône aux chiottes. Pour rappel, David T. bavait dessus. D’ailleurs, j’ai cru le voir faire les yeux doux à la donzelle qui accompagnait Benjamin Gaessler. Ça reste entre nous, hein ? Allons-y ! 

 

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Emblématique ? Tout d’abord par son titre qui rappelle grandement une chanson de Frank Sinatra, enfin c’était avant le retitrage. Je cesse de m’égarer, OK ! C’est reparti ! Mettez-moi le « Tchiriri Kuduro » de Costuleta. Tout d’abord ! Par son ampleur ! 3 ans d’écriture du scénario et de vérification historique. 300 Go de données collectées pour les recherches historiques (toujours moins que vos films de boules uploadés, stockés sur votre DD et toujours plus que vos films d’auteurs sudco), 14 mois de pré-production, 2 années de préparation et de repérages pour les tournages internationaux, 1 mois de tournage en extérieur en Lettonie. 1 mois… en Lettonie… Le-tto-nie ! Le tournage fut sacrément dur. Ils ont échappé à l’Autriche, vous me direz, c’est déjà ça. Ce n’est pas terminé. Le budget ! Cramponnez-vous à vos claviers, j’annonce la somme que vous mettrez en parallèle avec le nombre d’entrées et vous vous ferez ainsi une idée du bide : 25 ! Yep ! 25 millions d’Euros ! Pas de dollars ou de monnaie de singe coréenne. Je parle d’euros ! Son ampleur ne s’arrête pas là. Oh non, loin de là. 170 personnes dans l’équipe de production. On vous l’a dit qu’elle était grosse comme production. 16 700 figurants au total ! Par contre, ils ont abusé parce qu’avec Frères de Sang, ils avaient tapé dans le 25 000. On pourrait continuer et parler des 5 caméras utilisées en simultané pour les scènes de bataille (pour Joy Means Sick le connaisseur : 2 RED MX, 1 ARRIFLEX 435 et 2 CANON 5D Mark II). 8 mois de production dont 156 jours de tournage. 5441 plans, dont plus de 1500 effets spéciaux numériques (petite pensée à Guillaume d’1kult.com également présent qui a dû kiffer sa race pour parler comme un jeune du début des années 2000). Dois-je parler des 263 armes à feu utilisées, de 18 types différents ainsi que des 57 500 balles utilisées ? Dois-je rajouter les plus de 1100 uniformes utilisés, dont plus de la moitié fabriqués spécialement ? Dois-je préciser que 400 km², c’était l’envergure de l’espace où les décors de Nomonhan, du camp de prisonniers et de la grande bataille de la guerre Russo-allemande ont été construits ? Truc de fou les gars ! 

 

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J’ai parlé du casting ? Un casting réunissant les plus grandes stars – et icônes de la jeunesse – du moment mais pas trop quand même voire un peu dépassé. Jang Dong-gun, un peu bouffi comme s’il avait mangé trop de kebab ou de chips Paprika comme moi et qui joue encore le jeunot qui s’en va en guerre, mouais. Le bel âtre Jo Odagiri, yeah. Fan Bingbing, LA star chinoise du moment… dont on aurait pu se passer. Je hais FanBB. Je veux la voir morte. Lorsque je la vois, j’ai envie de vomir comme si je voyais une scène scato, vous voyez ? Un jour, je déposerais une bombe chez elle comme dans ce film où l’actrice… bref. Au-delà de son casting et de l’ampleur, ce que Kang Je-gyu affiche c’est une ambition, sans compter les moyens techniques mis en œuvre. Il est allé chercher… Lee Mo-gae ! Vous connaissez le chef-opérateur attitré (ou presque) de Kim Jee-woon (2 Sœurs, J’ai rencontré le diable,…), hein ? Les chefs op’, je sais que vous les surkiffez et ils vous le rendent bien. Lorsque je vous dis qu’il rêve Hollywood le bougre ! Du coup, c’est de la grosse artillerie, avec un scénario (3 ans d’écriture pour rappel) qui ne rigole pas avec nous. Il nous en met plein les yeux et quand le grand spectacle s’allie à l’émotion et lorsqu’il se transforme en une épopée incroyable où deux rivaux deviennent deux frères… alors on assiste bel et bien à une fresque épique spectaculaire à la réalisation grandiose et aux effets spéciaux impressionnants. Cette histoire vraie racontée dans cette superproduction nous entraine dans trois batailles majeures, de l’armée japonaise impériale qui affronte l’armée soviéto-mongole (l’incident de Nomohan), en passant par l’armée soviétique qui affronte l’armée allemande nazi (la guerre russo-allemande) jusqu’à l’armée allemande, toujours nazi contre les alliés (le débarquement en Normandie)… la WWII comme si vous y étiez les gars. 

 

Tout ça pour vous écrire qu’il n’y a pas à dire, c’est pratique ce genre de livret presse. D’un coup, j’ai l’impression de faire partie des pontes de la critique (papier et virtuel) dont certains pompent allégrement ce genre de matériaux. Ça vous fait facilement une chronique sur un film. Il suffit juste d’y mettre une forme un peu plus personnelle et vous l’avez votre avis, un avis qui reflète les mots de Benjamin Gaessler à la sortie de la projection, où avant de nous quitter avec sa collègue il dit d’un ton enjôleur : parlez du film autour de vous en bien et puis voilà, bonne nuit… Un type bien ce Benjamin Gaessler. Je « like ». Il parle avec passion et ça c’est cool mais…

 

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Malheureusement, je ne pourrais parler en bien de Far Away (dont j’ai dégagé le double titre, du titre retitré). Je ne sais même pas pourquoi j’emploie le terme « malheureusement » comme si j’en étais déçu ou désolé, sérieux. Je n’en attendais rien comme je n’en ai jamais rien attendu du mec derrière la caméra. Kang Je-gyu nous offre certes un film spectacle qui en met plein la vue, genre tu deviens Stevie Wonder et bien fait pour ta gueule mon pote. Mais c’est un film spectacle qui n’est pas de ces grands moments de cinéma. Il est de ces films qui rejouent éternellement les mêmes scènes en tirant continuellement sur les mêmes fils. On y pousse encore et toujours plus loin l’émotion programmée dans un film qui enfonce continuellement des portes ouvertes, sous couvert de vouloir dénoncer l’âme obscure humaine qui nous habite tous. Ça en devient presque gerbant. Un peu comme si vous matiez du porno gay alors qu’on est hétéro (enfin, je dis ça mais j’ai jamais vu JMS avec une nana, seulement son frangin… beurk). Ouais, je disais : Lorsqu’on n’est jamais bien loin de justifier l’immonde par des relents patriotes où finalement japonais, allemands comme soviet’, tous les mêmes sauf les coréens, peuple oppressé de son état. Oh bien entendu, il y en a des coréens qui se comportent aussi mal que ces « autres » qu’on nous dépeint mais c’est surtout se donner bonne morale que de nous les montrer. Je vois sans doute le mal partout, qui sait ? Vrai ça, ces allemands nazis, ils seraient presque sympathiques lorsqu’ils jouent au foot en Normandie et qu’on rejoue la Coupe du Monde 2002 Japon/Corée du Sud, main dans la main. Comment ils étaient trop bons les japonais et les coréens en 1944. C’est qu’ils nous l’auraient gagné la fameuse coupe de la FIFA, s’ils l’avaient organisé à cette époque bien entendu. Dommage… il y avait la guerre à ce moment-là avec des nazis forts sympathiques qui jouent au football, édifient des barrages avec le sourire et tuent allégrement des cocos qui ne le sont pas réellement, puisque asiatiques enrôlés de force, parce que les cocos c’est le mal et en plus ils brûlent les morts dans des fours crématoires. Salauds de coco avec leur couteau entre les dents ! On aura votre peau, foi de KBP ! Les Nazis eux, bah ils acceptent des « jaunes » dans leurs rangs et ils font du foot entre deux digues creusées… cool. 

 

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C’est comme cette histoire vraie au centre de ce film et sa genèse. Le réalisateur sud-coréen semble s’en fiche complètement. En vérité, elle lui permet seulement de rejouer à nouveau une histoire mettant en avant deux personnages comme il aime. Une interprétation comme une autre de cette histoire, me direz-vous. Une histoire vraie censée être l’histoire d’un seul et même individu mais deux, c’est mieux. Dommage que l’auteur insiste à vouloir recréer ses Shiri et autres Frères de Sang. Et à trouver prétexte de s’amuser à vouloir refaire la guerre comme s’il jouait au petit soldat en testant tout plein de mouvements de caméra. Quel mépris pour une histoire qui méritait sans doute une autre vision des choses, je vous raconte pas. Sans ça, le film est trop long, trop répétitif (même si l’histoire s’y prête), rempli de ces élans héroïques à l’aura sacrificielle qui en deviennent redondant et où nos « héros » évitent les balles et la mort à chaque explosion. Ils en ressortent à peine blessés et même si leur état est grave, il y a toujours ce côté « in extremis » attrait à la fiction qui les sauvent. 

 

Même si l’histoire vraie de départ est incroyable, Far Away pouvait tenter d’être crédible, pas toujours mais au moins de temps en temps. Là pour le coup, c’est malheureux tant la crédibilité fait défaut. Qu’il est fort ce coréen qui survit dans un goulag dans des conditions extrême en continuant de s’entrainer à la course ! Ils sont où les 300 Go de recherches historiques qui vous apprennent que l’hiver sibérien, c’est rien, limite le club Med surtout lorsqu’on bosse comme un forçat pour trois fois rien à manger ? Ils sont où ces 300 Go lorsqu’on trouve encore la force de se battre après des journées harassantes en plein esclavagisme et à afficher des mines pas vraiment creusées par les conditions ? Je ne parle pas de ces coupes de cheveux débraillés qui frôlent une certaine tendance capillaire tellement 2010-2012 en Corée. Kang Je-gyu fera oublier tout ça par cette violence malsaine et le mauvais goût si cher de ce cinéma sud-coréen qui aime tant le jusqu’au-boutisme nauséabond. Désolé les gars, je n’ai pas pu m’empêcher de la sortir celle-là, c’est les tripes qui ont causé. Je reprends ma respiration et j’arrête de crisper mes doigts sur le clavier. 

 

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En bref ! Far Away sortira en DVD/BR, à défaut de sortir dans les salles obscures (là où il avait sans doute plus sa place vis-à-vis de ses « effets spéciaux impressionnants »). Et à défaut, vous découvrirez donc cette fresque, cette épopée, cette énième histoire qui se répète inlassablement, celle d’un cinéma sans vrai panache. Un cinéma qui préfère s’amuser à faire la guerre en la rendant toujours plus vraie mais qui décidément ne parvient jamais à retranscrire une véritable aventure humaine. Faire illusion avec de la musique classique en nous montrant des mecs qui pleurent, ce n’est pas ça du cinéma. Comme le cinéma ne se résume pas à une pseudo-virtuosité dans la réalisation parce que la caméra y prend de l’envol. Far Away, bientôt dans les bacs pour pas cher. A part si Wild Side parvient à prendre « soin de gommer les traits asiatiques du film lors de la campagne marketing. » ([sic] David Tredler dans son papier sur Quick, autre grosse production sud-coréenne). Bon, j’arrête là les mecs, tchao A+. 

 

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C’était Illitch Dillinger qui réalisait ici un remake d’un texte gerbé sur un forum en remixant du dossier de presse. Merci à David T. de L’Impossible Blog Ciné pour l’invitation et par son biais, remerciements à Wild Side, personnifiés par le type bien Benjamin Gaessler et la charmante Delphine Drieu la Rochelle. 

 

Pour en savoir plus sur l’histoire qui a inspiré le film, c’est ici bande de bâtards : 

http://www.amitiefrancecoree.org/article-my-way-l-histoire-d-un-coreen-capture-en-normandie-97115002.html

 

**

 

Vendredi 20 juillet 2012, mail de Bastian M., 16h57 :

 

Salut mon gros ! J’ai ouï-dire que tu avais détesté le dernier Kang Je-gyu. C’est tout pareil que moi. Tu sais, j’étais au NIFFF de Neuchatel en sa présence. Il s’est fait accompagné par un peu de famille, des collègues aussi et rejoint par des amis pour bien faire casquer le festival. Ça reste entre nous, hein ? Et il était vraiment, vraiment, VRAIMENT très attristé de l'échec cuisant de son film. Il n'arrêtait pas de le ruminer en interviews et a même demandé au public de l'encourager... (Paye ta dépression) Il y a passé du temps à le préparer son film et s'y est donné tripes et âmes... et c'est dur de se planter après avoir connu que des succès. Espérons, qu'il saura tirer les conclusions de cet échec...

 

 

Vendredi 20 juillet 2012, mail de réponse au mail de Bastian M., 17h01 :

 

Dans sa gueule ! 

 

 

I.D.

 

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D
Ah mais je ne suis pas ce David T dont vous parlez, vous devez faire erreur cher monsieur ID... ;)
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S
trop coul dude ! pour le reste t'as pas à te justifier, je t'apprécies tel que tu es ID, grossier et rempli de préjugés :-D
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I
Désolé David T. d'exposer ainsi notre correspondance toute personnelle. Mais tu n'es pas sans savoir qu'un gif menace d'éclater sur la Toile... ils me tiennent par les couilles ces salauds !<br /> <br /> Sans Congo, je n'adhère en rien à cette carte des plus tendancieuse qui soit. Alors oui je sais, si je l'affiche ici c'est que quelque part j'accepte la chose. Loin de là ! Ce n'était que pour<br /> montrer aux yeux du monde les raccourcis existants sur le net, c'est fait. Nous sommes également là pour dénoncer l’infâme, non ? Un film pourri, des mentalités à la con, même combat. Sinon, pour<br /> avoir un de dossier de presse, faut se déplacer lors des projo' presse. Allez, j'allai le téj, je te le garde de côté et la prochaine fois qu'on refera le monde, je te le glisserais dans ta boîte<br /> aux lettres...
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S
bah oué écoute David, c'est la crise, on fait les fonds de tiroirs :-D<br /> sinon ID elle est un peu sensible ta carte... genre tous les teubés sont en Afrique, hum, on peut pas cautionner ça sur KBP, jamais...<br /> c'est plus facile des comparer des teubes que des teubés, ne l'oublie pas cher ami !
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D
Mais c'est quoi ce billet de merde ? Vous laissez vraiment n'importe qui écrire sur votre site les gars, franchement... ;)
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