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24 octobre 2012 3 24 /10 /octobre /2012 17:16

      Doomsday Book, Yim Pil-sung & Kim Jee-woon, 2012

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Sans Congo mon ami,


Me voici de retour sur la plage de Cayo Largo où je prends soin de vivre dans une perpétuelle gueule de bois en mémoire de ce fol été que nous passions ici il y a déjà deux ans (lien vers l'épisode précédent : Natural City). L’endroit est toujours aussi charmant et si notre monde était à son tour menacé par une boule de billard géante, c’est certainement ici que je viendrais fêter la vie une fois pour toute. Voici d’ailleurs qu’on m’apporte mon cinquième mojito de l’après-midi et je me demande bien ce qui pouvait être si urgent pour vous retenir dans la grisaille et la pluie. J’espère que ce n’est pas une question d’argent ni d’honneur, mes affaires au Nigéria marche très fort en ce moment, et maintenant que nous sommes redevenus frères de sang, j’entends bien vous faire profiter du confort matériel dont je jouis. Votre chère Rita est toujours aussi charmante (soyez assuré que je prends soin d’elle) et elle vous passe ses tendres salutations. Quant à moi, je vous écris pour une toute autre affaire : Doomsday Book, toute récente production sud-coréenne que vous recommandiez avec force et conviction alors que nous nous quittions les larmes aux yeux au milieu du terminal 2C de l’aéroport Charles de Gaulle.

 

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J’écris à chaud car je viens de finir le troisième segment et ne saurais trop que vous dire si ce n’est que je ne partage qu’à moitié votre élan passionnel vers ce nouvel essai de film de science-fiction de nos amis coréens. Notre dernier débat à ce sujet concernait Natural City et les rôles étaient alors inversés. C’est donc tout naturellement que je me suis installé dans votre chaise longue d’alors pour vous écrire ce courrier sur mon tout nouveau ipad.


Voyez-vous, si je reconnais certaines qualités au film dans son ensemble,  il me semble surtout qu’il souffre de grosses lacunes qui expliquent mon absence d’enthousiasme pour un objet cinématographique qui, a priori, semblait façonné pour me séduire : « film-omnibus-sudco-avec-pour-thème-la-fin-du-monde ». Que demander de plus ? Mais de la folie mon ami ! Et du rythme, du rythme, bon sang. Vous me trouverez dur sans doute, mais que puis-je faire sinon être honnête envers vous ? Je crois que je n’aime pas ce Yim Pil-sung - qui m’avait déjà ennuyé avec les très plastiques et très vides Hansel & Gretel et Antarctic Journal - et bien que j’ai le plus grand respect pour Kim Jee-woon, je viens de voir Deux Sœurs et je tairais ma déception à ce sujet par simple pudeur.

 

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N’y allons pas par quatre chemins. J’ai trouvé le premier récit un peu plat pour un film de zombies même si j’ai retrouvé avec plaisir cette bonne vieille pogne de Ryoo Seung-boom qui m’avait beaucoup manquée. Comme dans le troisième segment (j’y reviendrai avec des nuances), le point de départ est d’une faiblesse étonnante et qu’on ne vienne pas me tancer en me disant qu’il s’agit a) d’un comique de l’absurde, b) d’une référence biblique. Ainsi notre ami Yim Pil-sung, que l’on avait chargé de traiter de l’apocalypse, ne trouve rien de mieux à proposer qu’une pomme pourrie qui, une fois jetée aux ordures, sera recyclée en nourriture pour bétail, bétail consommé avec allégresse sur les plaques chauffantes des barbecues sud-coréen ? Ah oui, je vois, une critique sociale ? On bouffe notre merde ? (je m’interromps deux secondes pour une urgence, on vient de me signaler la ressemblance entre l’un de nos proches amis et  José Anigo jeune).

 

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En ce qui concerne le second segment, je regrette principalement le manque d’action. Le point de départ est cette fois plus à mon goût : Bouddha réincarné en robot, ça plante quand même quelques questions spirituelles dans le jardin de la SF. Et avec un mec qui a donné à Schwarzie le premier rôle dans son prochain film, je m’attendais à un mélange des genres intéressant. Mais là encore - hélas ! – je suis resté sur ma faim. Mis à part cet étrange passage dans lequel une jeune femme vient supplier le héros de réparer son chien robot au milieu de la nuit, j’ai trouvé le film assez convenu et surtout très bavard. Si je résume de mémoire, le film s’articule ainsi : le héros, réparateur de robot, vient examiner un robot dans un temple bouddhiste qu’on lui présente comme le plus avancé des disciples sur la voix du Nirvana. Tout va bien, lui ne veut voir qu’un robot, les moines et la plus effarouchée de leurs représentants s’emportent : derrière les circuits électroniques, ils voient Bouddha réincarné. L’antithèse A affronte la thèse B. Deuxième temps, chez lui, le soir, ça remue dans sa tête, il ne sait pas quoi mettre dans son rapport et son entreprise lui signifie clairement que de toute manière les robots de ce modèle là doivent être éliminés : ils sont trop intelligents. Là encore, affrontement entre les deux thèses, cette fois-ci ça se passe dans la tête du héros. Enfin le grand final, le PDG de la boite de robots et sa team d’exterminateurs débarquent dans le temple. Ça aurait pu tourner chocolat avec sauce hémoglobine, mais là encore, tout se joue par la parole. La fin m’a plu, je pense que je garderai un bon souvenir de l’idée du film mais bon dieu s’il s’agit juste de débattre alors autant le faire à la radio merde.

 

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Je suis injuste et avant d’attaquer la troisième partie (sûrement le meilleur moment de cinéma que m’ait donné Yim Pil-sung) j’aimerais rendre hommage au travail de Kim Ji-yong  (et de Ha Sung-min aussi apparemment) qui poursuit ici le travail très graphique entrepris sur deux des films précédents de nos deux réalisateurs : Bittersweet Life et  Hansel & Gretel. On y retrouve le même soin apporté à chaque gros plan, le même plaisir d’éclairer des décors riches en couleurs et en lumières, la même précision au niveau des cadres, bref du beau travail avec toujours le même revers de médaille, une image peut-être trop léchée et trop propre qui nous faisait autrefois comparer positivement Bittersweet life et une pub Chanel.

 

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En ce qui concerne le dernier segment, je peux comprendre qu’il vous ait laissé un doux souvenir. Sans pour autant constituer une date majeure dans l’histoire du cinéma, il a le mérite de combiner les deux atouts de chacun des premiers segments. Le côté fun du premier et la fine touche spirituelle du second. Le « fun » comme on dit aujourd’hui, c’est cette histoire absurde de commande par internet de boule de billard qui est livrée deux ans plus tard sous forme d’un météore de 10 kilomètres de diamètre, et le côté spirituel, c’est cette sentence finale « peut-être que son heure était simplement venue, comme cet endroit » (à ce moment-là, vous vous en rappelez sûrement, on parle de la disparition de la boule de billard géante avec en toile de fond un Séoul apocalyptique). Si l’on ajoute à cela une sympathique ambiance familiale dans un abri souterrain qui n’est pas sans rappeler la cave de Save the Green Planet et des passages d’émissions télé délirants (je suis sûr d’avoir partagé avec vous un franc éclat de rire au moment ou le présentateur s’essaie au chassé des deux mains sur sa collègue), je trouve que le résultat est tout à fait satisfaisant.

 

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En parlant d’émission de télé, je me rappelle celle du premier épisode avec Bong Joon-ho en guest-star, excellent.


Je termine donc sur cette note positive et attend votre réponse sous les palmiers des tropiques. Sur ce, je me repasse l’album de la Clinique. Plaiiiyyyyyya


Bien à vous,

 

 Joy Means Sick

 

PS : J’accuse par la même occasion bonne réception de votre courrier m’encourageant à visiter ce merveilleux site qu’est East Asia et en particulier leur sublime article intitulé « A Change is yet to come ». Avec mes nouveaux amis latinos, nous avons beaucoup rigolé et ils sont déjà nombreux à me demander des autographes de ce fameux Monsieur Lopez (qui, ils n’en doutent pas, n’est certainement pas un descendant de chez eux)

 

 

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Cher Joy Means Sick, mon ami

 

Je suis bien heureux de votre lettre, elle éclaire ma modeste remise d’une lumière puissante. La semaine dernière, mon fidèle Nimuendaju est mort d’un rhume.  Cet évènement malheureux m’a abandonné aux méandres de la contrition. Les mouchoirs usés, que je lui offrais en échange de sa prompte et respectueuse diligence, devaient avoir raison de son métabolisme. Je fermais les yeux pourtant ; aujourd’hui, je m’en repens.


J’aurais dû vous suivre à Cayo Largo. Mon projet d’usine à chaussettes, si vous me permettez l’expression, file un mauvais coton. Le Mato Grosso est une terre hostile où le peigne-cul des boulevards parisiens est un modeste amuse-gueule. Avec le recul, je maudis mon appât du gain, ma folie des marges ; je peux vous le dire franchement, la délocalisation a des limites – c’est d’ailleurs pourquoi je vous invite à traiter vos affaires au Nigéria avec prudence.


« Je hais les voyages et les explorateurs » pourtant, l’argent me perdra.

 

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Je vous trouve bien dur avec The Doomsday Book, mais n’est-ce pas cette rudesse qui a permis à votre peuple d’essaimer sous les températures du cruel Odin ?  Je continuerai à défendre ce film comme on part en croisade, sans haine, mais sans faiblesse : autant mourir The Doomsday Book sur la poitrine que vivre  The Natural City en main.


Vous voulez « du rythme, du rythme », vous mourrez « de folie », mais mon cher ami, en êtes-vous resté à l’époque où vous visionniez Oldboy pour la première fois, l’acné ravageant votre peau fragile, une canette d’Ice Tea pêche pour adoucir l’âpreté d’une pizza Franprix au contact de votre palais. Nous vivons une époque terrible, la fin du monde : si vous parvenez à trouvez un film de science-fiction sud-coréen convenable, retenez-le comme l’entrée du paradis, ou vous périrez dans l’enfer d’un 2009 Lost Memories.

 

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Et je trouve votre objection contre le premier segment tout à fait déplacée. Il y a du rythme et de la folie dans cette histoire de zombie. Quel est l’intérêt de ce passage ? Est-ce le zombie qui infeste les trottoirs ? Le sang ? Le gore ? Non, trois fois non ; évidemment, tout à été dit, mais tout reste à faire. Yim Pil-sung est peut-être creux et visuel, mais vous me rejoindrez, je crois, dans l’intérêt de son œuvre : que faire durant les premières heures d’une attaque zombie ? Les retrouvailles avec notre ami Ryu Seung-Beom vous réjouissent, je n’en doutais pas, mais n’est-ce pas finalement l’apparition salutaire de Bong Joon-ho la clé du film ? On voit de la communication, du débat, de la parlotte ; qui dit que le zombie est notre ami ; tel autre estime qu’il faut fermer les frontières aux étrangers ; untel juge que c’est la droite, au pouvoir depuis plusieurs années, qui est la cause de l’épidémie ; tel autre estime qu’il est temps pour le prolétariat de prendre le pouvoir. Voilà tout l’enjeu de ce segment, c’est un enjeu préfectoral : une crise survient, que fait-on, quelles décisions prend-on, quelles personnes sacrifie-t-on ? Alors évidemment, vous pourrez juger futile la référence à la pomme, à l’arbre de la connaissance, à Adam et Eve, mais que celui qui n’a jamais pêché lui jette la première pierre – en d’autres termes, commencez par verser le solde de vos employés de vos mines congolaises pour prétendre à critiquer cette faiblesse. Brave New World s’inscrit dans la tendance du zombie intimiste, un genre entrevu par Romero mais trop peu exploré malheureusement, Yim Pil-sung a au moins le mérite de le faire vivre.

 

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Pour le deuxième segment, là, je vous le dis bonnement, je suis en franc désaccord : aussi simplement que ces quelques syllabes, j’ai trouvé le segment de Kim Jee-woon, Heavenly Creature, brillantissime. C’est beau, c’est émouvant, c’est compact, c’est inspiré. Encore une fois, rappelez-vous 2009 Lost Memories. Je comprends votre objection sur l’image léché, je conçois très bien qu’elle peut finir par être lassante comme le jeu du FC Barcelone. Mais que voulez-vous, c’est ma faiblesse, ma Tour Eiffel, ma gourmandise. Ce sont ces images soignées qui m’ont initié au cinéma sud-coréen, ce sont ces images qui m’ont fait sombrer dans la k-pop – et une forme de perversité, certainement.


Honnêtement, ce plan où une jeune fille demande à ce qu’on répare son chien robot, ne l’avez-vous pas trouvé d’une profondeur abyssale ? Elle s’occupe de son chien comme d’un être vivant, mais elle le traînasse comme un vulgaire objet. N’est-ce pas la déperdition du sens des choses ? Cette déperdition que le robot-moine finit par comprendre en acceptant sa mise à mort – c’est évidemment Jésus, vous le savez bien. Vous n’avez pas aimé ce long passage discursif à la fin du segment, il m’a bouleversé. Je n’avais plus pris autant de plaisir depuis belle lurette. Alors vous avez beau jeu de me parler de radio, je connais votre appétence pour l’émission Répliques d’Alain Finkielkraut sur France Culture. Je sais que c’est votre nirvana, votre petite friandise hebdomadaire, votre gymnastique intellectuelle. J’ai vu dans ce dialogue, pour ma part, le drame des êtres humains – contribuer, de manière fascinante, à leur propre perte – et l’illusion qui dirige notre monde. Ce robot est peut-être un prophète, c’est peut-être aussi un charlatan. Heidegger ou Zénon ? Je ne puis choisir, je ne veux pas choisir : je me comporte comme Kim Jee-woon l’observe. J’ai peur de croire et je crois que j’ai peur.

 

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Il serait bien fou d’essayer de raconter ce segment, je ne peux qu’inviter l’univers à s’y intéresser. Je ne parviendrai pas à civiliser le Mato Grosso avec un Sud-coréen flamboyant, je le regrette, mais votre missive a eu l’intérêt de réveiller en moi de grands moments de bonheur.


Pour le troisième segment, je serai bref, je l’ai modérément goûté. Je ne m’étonne pas, néanmoins, du plaisir que vous en avez tiré : vous êtes un homme qui préfère le sucré au salé – je crois qu’il est souvent judicieux de faire correspondre la matière visuelle et la matière gustative. Je me souviens des brownies que nous mangions, plus jeune, chez votre mère : c’est là qu’est née votre vision du monde.  


J’apprends enfin, avec beaucoup de bonheur, que vous avez daigné lire le texte d’East Asia que je vous avais soumis. Les temps sont durs, ne l’oubliez pas. D’ailleurs, je reprends à loisir les mots de Kubrick que vous aimez à servir : « je crois que j’ai eu envie de faire de cinéma en regardant des films médiocres ».


Voilà pour moi mon cher ami, donnez-moi de vos nouvelles rapides, l’urbanisme me manque.

 

Sans Congo.

 

PS : la petite Rita est d’un commerce fort agréable, mais elle est drôlement exigeante au regard de son quotient intellectuel et de ses mensurations ; ne vous perdez pas dans ses gamineries.

 

 

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Sans Congo, mon cher ami,


Je suis bien triste d’apprendre la mort de ce brave Nimuendaju. Je me souviens avec bonheur des chasses à l’homme que nous organisions dans notre jeunesse dans la propriété de votre oncle. Son pied bot aurait dû en faire une cible à notre portée et pourtant il naviguait au milieu des fougères et des chênes avec une facilité déconcertante. J’ai toujours la carabine à air comprimé que nous utilisions à l’époque, je vous l’envoie par colis, je tiens à ce qu’on l’enterre avec lui.


Quant à notre affaire, je vais commencer par éviter de répondre à vos attaques ad hominem. Non content de citer Oldboy, vous empruntez votre stratégie d’approche à un certain Yann K. On commence par flatter gentiment « Je suis bien heureux de votre lettre, elle éclaire ma modeste remise d’une lumière puissante » (qui en d’autres temps fût « sinon vous écrivez assez bien ») avant de mordre à la cheville, la seule articulation que vos gabarits de roquets ne vous permette d’atteindre : « l’acné » et « 2009 Lost Memories » chez vous, « vous ferez pas des masses de lecteurs chez ceux qui aiment réellement le cinéma »). Arrêtons donc nous là avec ces attaques de bas étages je vous prie, je regrette de ne pas vous avoir forcé à me suivre, je vous sens morose et le soleil et les grands horizons vous auraient fait le plus grand bien.

 

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Revenons donc à cette histoire de rythme. Il me semble que mon argument n’était pas suffisamment clair. Ce que je demande, ce n’est pas de la vitesse ni un montage excité, c’est simplement un rythme qui vive et qui m’emporte, comme morceau d’opéra. Puisque vous parlez d’Oldboy, vous voyez bien combien ce film est habilement construit autour de temps forts et de temps faibles qui font faire à votre cœur et votre esprit un grand huit spirituel et émotionnel. Dans nos trois segments, ce que je regrette, c’est la monotonie du récit, son manque de surprise, son fleuve tranquille. Le seul moment où cette marche régulière est perturbée, c’est l’épisode de cette jeune femme et de son robot toutou. N’est-ce pas un moment admirable ? Je crois que nous sommes tout à fait d’accord sur ce point.


A propos du premier segment, vous parlez « d’enjeu préfectoral ». Cela me surprendra toujours de voir à quel point ce stage d’assistant du maire adjoint de Pontault-Combault aura marqué votre vie et déformé à jamais votre vision. Mais admettons, et comme je suis d’humeur conciliante, je suis prêt à déclarer avec enthousiasme qui s’agit du premier film de zombies qui s’adresse à nos chers administrateurs. Ce qu’il y a même de plus admirable, c’est qu’il ne s’agit pas de les critiquer, mais de les soumettre comme vous à un cas pratique : que faire quand une pomme transforme soudain toute une population en cannibales décérébrés ? C’est vrai qu’il est rare d’avoir l’occasion d’y réfléchir sérieusement.

 

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Par contre, comme je le signalais au bas de ma missive précédente, je trouve les passages d’émissions de télévision admirables et parfaitement réussis. Bong Joon-ho est magnifique et je suis bien content que son patronyme occupe le milieu de celui notre édifice commun.


Ce que je ne comprends pas, c’est pourquoi vous m’accusez de m’adonner à cette activité coupable que l’écoute de ce détestable Finkielkraut ? Souhaitez-vous m’échauder en point d’en venir aux mains ? Ma foi, je suis là dans mon speedo aux couleurs d’Arsenal et vous attend pour un tour de lutte sénégalaise, vous ne serez pas déçu.


Je vais terminer là et de manière abrupte cette correspondance, quelque chose en moi s’est fissuré et je ne souhaite pas le briser entièrement. J’aimerai vous tendre la main une dernière fois, vous dire qu’il s’agit d’un malentendu, que vous m’avez survendu un film dont les couleurs éclatantes et les thèmes aguichants ont illuminé l’une de vos soirées pluvieuses alors qu’ils ne m’ont que fait sourire entre deux mojitos. De peur de vous froisser plus encore je ne remettrais pas en question la qualité de Doomsday Book, mes critiques ont dû être exacerbées par mon rejet du cinéma de Yim Pil-sung et sûrement cette œuvre honorable mais fragile ne fait-elle pas partie de ces films qui résistent à une recommandation trop exaltée.


Je prends ce soir un avion pour Lagos afin de m’y assurer de la bonne tenue de mes affaires, votre courte mise en garde me hante et j’ai un affreux pressentiment.


Au plaisir de vous revoir ou de vous lire,


Joy Means Sick.

 

 

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JMS. Stop. Je rentre de cette forêt de malheur. Stop. N’accordez pas d’importance à mes remarques. Stop. Elles sont le fait d’un cœur meurtri. Stop. Je vous accorde que le film est bien léger. Stop. Mais c’est quand même agréable. Stop. A bientôt SC. Stop.

 

  

 

 

 

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